World of Coffee Geneva 2025 – Partie 2

Machine de luxe électronique de La San Marco préparant du café dans des tasses avec Simone Celli aux commandes.

Immersion dans World of Coffee Genève 2025 - La série d'interviews - Partie 2.

Après une première journée bien remplie à explorer les allées animées du World of Coffee Genève 2025, nous sommes revenus pour la deuxième partie de notre immersion dans l’univers du café de spécialité. Organisé chaque année dans une ville européenne différente, le World of Coffee rassemble des passionnés du monde entier, et Genève a offert une scène parfaite. Entre la chaleur estivale intense et les arômes de café fraîchement infusé, l’atmosphère était véritablement immersive.

Poursuivant notre exploration du café de spécialité, nous avons rencontré des innovateurs, torréfacteurs, ingénieurs et défenseurs de la durabilité qui redéfinissent ce que le café peut être. Des machines espresso de pointe aux coopératives axées sur l’origine, chaque échange a enrichi notre compréhension de la chaîne de valeur du café.

Dans cette deuxième partie, nous partageons les interviews et témoignages de :

Mokavit, Gilda Coffee Machines, Honduras Coffee / IHCAFE, Specialty Coffee Association, La San Marco (Part of SEB Group), Meron Roastery, Guatemalan Coffees, De’Longhi Switzerland AG, Uganda Coffee, Bottoni Impianti, GrainPro, et Ligre.

Leurs récits, entre éducation, équipement, terroir et innovation, témoignent de la richesse et de la diversité du mouvement global du café. Poursuivons le voyage.

MOKAVIT

Federico Manera – Mokavit – Une icône Moka venue d’Italie

Parmi les nombreuses machines espresso et torréfacteurs présents au World of Coffee 2025 à Genève, une cafetière moka a attiré notre attention – élégante, classique et fièrement italienne. Elle est signée Mokavit, une jeune marque solidement ancrée à Val d’Ossola, dans le nord-ouest de l’Italie. Fondée récemment par des experts chevronnés du matériel caféier italien, Mokavit fait partie des très rares marques à produire encore intégralement ses moka en Italie. Engagée dans une démarche de qualité, de fabrication locale et de design intemporel, Mokavit remet l’art de l’infusion à l’italienne au goût du jour – tasse après tasse.

Nous avons rencontré Federico Manera, directeur commercial de Mokavit.

Federico, bonjour, ravi de vous retrouver.

Oui, encore une fois ! On aime raconter des histoires chez Mokavit.

Parlez-nous de votre marque – d’où venez-vous, comment Mokavit a été créée, et quels modèles vous proposez ?

Très franchement – et je mets quiconque au défi de dire le contraire – nous sommes les seuls à fabriquer encore des cafetières moka 100 % en Italie. Oui, la moka a été inventée ici, mais aujourd’hui, la plupart des productions sont délocalisées. Nous avons décidé de rester. Ce n’est pas simple – la moka n’est pas bon marché, et cela demande des sacrifices – mais cela en vaut la peine. Nous sommes fiers de faire vivre cette tradition.

Pour nous, la moka, c’est une histoire de passion, de personnes et d’un héritage centenaire. Mokavit est une marque récente – quelques années seulement – mais les fondateurs fabriquent des moka pour de grandes marques depuis des décennies. Quand ces marques sont parties produire en Chine, notre fondateur n’a pas voulu suivre. Il a lancé Mokavit, et aujourd’hui, nous vendons en Italie, en Europe, aux États-Unis, et au-delà.

Tout est fait en interne ?

Exactement. Du design à la production – chaque pièce est fabriquée une à une dans notre propre usine. Nous sommes basés à Val d’Ossola, près de la frontière suisse, une région réputée pour la production d’ustensiles de cuisine – Lagostina vient aussi de là.

Et vous proposez un modèle compatible induction ?

Oui. Beaucoup de moka ne fonctionnent pas sur l’induction, mais la nôtre a une base spéciale compatible avec tous les types de feux : induction, gaz, vitrocéramique, électrique. En fait, nous ne produisons désormais que des modèles induction.

J’ai vu aussi des éditions spéciales sur votre stand.

Exact ! Nous personnalisons les moka pour nos clients. L’un de nos partenaires est Chicco d’Oro, une marque suisse. Nous avons créé pour eux des moka en marque blanche avec un packaging sur mesure. Nous avons aussi produit des éditions limitées pour des événements comme le Giro d’Italia, La Vuelta, et même pour le Jubilé catholique 2025 à Rome – en partenariat avec le Vatican. Ce sont des pièces de collection.

Et oui – nous avons même fait un modèle pour le club de foot de Naples. (Je ne suis pas fan de Naples moi-même – je plaisante !) Mais c’était une belle collaboration.

Quels formats proposez-vous ?

Principalement des moka 3 tasses. En Italie, cela correspond à environ quatre expressos. On a aussi des modèles 6 et 9 tasses, mais le trois tasses reste le plus populaire. Aux États-Unis, une moka est souvent vue comme une dose unique – mais le café italien est fort ! Ça réveille.

Vous proposez aussi du café ?

Non, uniquement les cafetières moka. Pas de grains. Notre métier, c’est de fabriquer les meilleures moka – c’est notre savoir-faire.

Comment s’est passée l’exposition ?

Très bien. Nous avons eu de très bons contacts. J’ai participé au World of Coffee avec d’autres entreprises, et chaque année, chaque ville, c’est une réussite. Genève n’a pas déçu. On sera à Bruxelles l’an prochain.

Merci, Federico, un vrai plaisir.

Merci à vous, toujours un plaisir.

Gilda

La précision suisse dans chaque tasse : Interview avec Bruno Trepp, fondateur de GILDA Kaffeemaschinen AG

Installée à Lucerne, GILDA Kaffeemaschinen AG est une entreprise suisse spécialisée dans les équipements espresso de précision. Forte de plus de 13 ans d’expérience, GILDA adopte une approche minimaliste, concentrée sur deux machines principales : une machine espresso compacte et performante, et un moulin assorti, doté d’un système de dosage volumétrique breveté.

Cette gamme réduite incarne la philosophie GILDA : maîtriser quelques produits à la perfection. 100 % fabriqués en Suisse, ces appareils reflètent l’excellence artisanale, l’ingénierie de pointe et l’élégance du design helvétique.

Au World of Coffee, nous avons rencontré le fondateur Bruno Trepp, qui décrit GILDA comme une « start-up avec 13 ans d’expérience ». L’entreprise propose un système intégré destiné aux professionnels, alliant efficacité, esthétique et fiabilité suisse.

Bruno, ravi de vous rencontrer. Pouvez-vous présenter GILDA ?

Avec plaisir. GILDA existe depuis 13 ans. On aime dire qu’on est une start-up expérimentée. Tout est fabriqué ici, en Suisse. La machine que vous voyez a été conçue dès le départ il y a 13 ans, et nous avons toujours respecté nos valeurs : précision suisse, compacité, et efficacité énergétique.

Quels sont les points forts de la machine ?

Elle fonctionne avec un système de chaudière, mais avec très peu d’eau, ce qui lui permet de chauffer rapidement. Par exemple, la vapeur est prête en 45 secondes. Le système de vapeur ne s’active que lorsqu’il est utilisé, ce qui économise l’énergie. Elle s’éteint automatiquement après 4 minutes d’inactivité. La température est très stable, et comme le réservoir se retire par l’avant, elle est parfaite pour les petites cuisines. Il fait 2,6 litres – généreux pour sa taille.

Et le moulin ? Vous parliez d’un brevet.

Oui. Notre moulin – on l’appelle tout simplement « die Mühle » – fonctionne avec un système de dosage volumétrique breveté. La plupart des moulins utilisent des minuteries, le nôtre mesure par volume, ce qui assure une bien meilleure régularité. On tourne le récipient pour choisir le volume, on ouvre la chambre de dosage, et la quantité exacte tombe. Le barista peut moudre, s’arrêter, reprendre, ajuster. Très pratique. Il s’intègre parfaitement avec notre bac de récupération et notre tiroir de tassage.

Peut-on acheter vos machines directement ?

Non, et c’est voulu. Nous sommes une marque B2B uniquement. Nos machines sont vendues via des revendeurs spécialisés, formés par nous. Ils offrent aussi formation barista et service après-vente. Pour nous, l’accompagnement humain est essentiel – on n’achète pas juste une machine, on vit une expérience pro.

Vous vendez uniquement en Suisse ?

Jusqu’ici, oui – 90 % de nos clients sont suisses. Mais le World of Coffee nous ouvre des perspectives. Nous cherchons des partenaires à l’international. Beaucoup de visiteurs remarquent la qualité suisse – l’usinage, la finition, les ajustements parfaits. C’est ça, l’artisanat suisse.

Un mot de conclusion ?

La constance, la qualité, et un peu de magie. Un bon espresso, c’est une bonne eau, une machine stable, un moulin régulier. On veut offrir un système complet, du grain à la tasse, fait avec soin.

Merci Bruno !

Merci à vous.

Honduras Coffee

Honduras : diversité de terroirs et engagement bio. Interview avec Oscar Serrano, Coopérative Coagricsal

Le Honduras est l’un des plus grands producteurs de café en Amérique centrale et joue un rôle croissant sur la scène mondiale du café de spécialité. Grâce à ses sols volcaniques, ses hautes altitudes et ses microclimats variés, le pays cultive de nombreuses variétés arabica comme le Bourbon, Typica, Catuai, Pacas et IHCAFE 90. Des hauteurs de Copán aux zones tropicales d’Olancho et El Paraíso, les cafés honduriens sont reconnus pour leur équilibre, leur complexité et leur succès dans les concours internationaux.

Nous avons rencontré Oscar Serrano, représentant de la coopérative Coagricsal, également impliquée dans le réseau CoAlízate, pour mieux comprendre leur offre et leur position sur les enjeux de durabilité.

Oscar, enchanté. Pouvez-vous vous présenter et nous expliquer ce que vous proposez ici ?

Avec plaisir. Je m’appelle Oscar, je viens de la coopérative Coagricsal, et nous sommes ici au pavillon du Honduras pour présenter notre café, cultivé et préservé par notre coopérative et nos fermes partenaires. Nous faisons partie de CoAlízate, un réseau de coopératives engagées dans l’agriculture biologique et durable.

Votre stand mentionne des “certificados”. Qu’est que cela signifie ?

Cela signifie que nos cafés sont certifiés – la majorité est bio, Fairtrade, et parfois Rainforest Alliance. Cela garantit des pratiques respectueuses de l’environnement, sans intrants chimiques, et favorisant la biodiversité.

Quels sont les avantages du café bio pour le consommateur ?

Il est meilleur pour l’environnement et la santé. Les plantations n’utilisent ni engrais ni pesticides de synthèse, et les méthodes améliorent la qualité du sol. Les certifications assurent aussi une rémunération juste pour les producteurs, ce qui a un impact direct sur la qualité.

Le Honduras est concerné par le Green Deal européen. Quelle est votre position ?

Oui, nous suivons de près les classifications de risque de l’UE liées à la déforestation. Grâce à nos efforts, de nombreuses régions caféières honduriennes sont classées à faible risque. Nous travaillons activement sur la traçabilité, la reforestation et la préservation des zones protégées. Nos systèmes permettent une traçabilité complète, de la ferme au port.

Parlez-nous du café présenté aujourd’hui.

Ce café vient d’Intibucá, d’une ferme appelée Inra Mcnacho, près de la rivière Kentucky, à environ 1 600 m d’altitude. C’est une tasse propre, avec des notes de caramel, d’agrumes et florales. Il a été récemment torréfié et profilé à Valence. Nous sommes fiers de le présenter aux acheteurs de café de spécialité.

Merci Oscar. Un dernier mot ?

Nous voulons élargir notre marché, notamment auprès des torréfacteurs engagés pour la durabilité. Le café du Honduras atteint un nouveau niveau – et nous voulons que le monde le découvre.

Specialty Coffee Association

Comprendre le café au-delà de la tasse : Le système d’évaluation SCA de la valeur du café, Interview avec Laurel Carmichael.

La Specialty Coffee Association (SCA) est une organisation mondiale à but non lucratif qui œuvre pour rassembler la communauté du café autour de toute la chaîne de valeur – des producteurs aux baristas, en passant par les négociants, torréfacteurs et consommateurs. Elle joue un rôle de premier plan dans la définition des normes de qualité, la promotion de la formation, et la publication de recherches qui soutiennent l’innovation et la durabilité dans l’industrie du café de spécialité. Grâce à des événements comme le World of Coffee (organisé par la SCA), à ses programmes de formation et à ses publications comme le 25 Magazine, l’association aide les professionnels du café du monde entier à se connecter, à apprendre et à se développer.

À World of Coffee Genève, nous avons eu le plaisir de rencontrer Laurel Carmichael, responsable des publications de la SCA et rédactrice en chef du 25 Magazine. Elle nous a parlé de son rôle et d’une des dernières initiatives de la SCA : la Coffee Value Assessment (CVA).

Bonjour Laurel, pouvez-vous vous présenter rapidement et expliquer ce que fait la SCA ?

Bien sûr ! Je suis Laurel Carmichael, responsable des publications chez SCA. Et ici, au World of Coffee, je travaille sur notre dispositif autour du Coffee Value Assessment, ou CVA. La SCA œuvre pour connecter et soutenir les professionnels du café à travers la recherche, la formation, les événements et la création de communautés tout au long de la chaîne de valeur.

Parlez-nous du Coffee Value Assessment – de quoi s’agit-il exactement ?

Le Coffee Value Assessment est un cadre conçu pour évaluer le café de manière plus holistique. Nous examinons quatre éléments clés : les caractéristiques physiques du café, les qualités extrinsèques (comme l’odeur ou l’aspect visuel), la qualité en tasse (saveur, acidité, corps), et la valeur perçue. Il s’agit à la fois de décrire et de vivre le café. Que goûtez-vous ? Qu’appréciez-vous dans ce café ? Ce n’est pas seulement une question de notation technique, mais une façon de capturer la valeur complète du café depuis plusieurs perspectives.

Donc ce n’est pas réservé aux professionnels, tout le monde peut s’y impliquer ?

Exactement ! Ce qui est passionnant avec le CVA, c’est qu’il ouvre la conversation sensorielle à un public plus large. N’importe qui peut commencer à décrire ce qu’il goûte. Par exemple, si vous mangez souvent des oranges, vous reconnaîtrez plus facilement cette note dans un café. Vous entraînez votre mémoire sensorielle avec le temps. Cela rend le langage du café plus accessible aux consommateurs, pas seulement aux professionnels.

Et au niveau des producteurs, comment le système est-il adopté ?

Comme pour tout nouveau système, l’adoption se fait progressivement et avec réflexion. Mais nous avons observé des avancées importantes. Par exemple, nous avons signé des protocoles d’accord avec des organisations de producteurs, comme la FNC en Colombie, qui vont commencer à intégrer le CVA dans leur système national d’évaluation. C’est une étape majeure. Nous organisons également des sessions de formation dans des pays producteurs comme le Mexique, et à partir d’octobre cette année, le CVA fera partie du programme Q Grader évolué. On s’attend donc à une adoption beaucoup plus large très bientôt.

Et quel est votre objectif ici, au salon ?

Pour moi, il s’agit avant tout de créer des connexions humaines. Je veux rencontrer les gens là où ils en sont – pas leur faire un discours, mais vivre le café avec eux. Quand quelqu’un a une tasse à la main, j’adore l’aider à la décrire, ensemble. Il s’agit de montrer que le CVA peut faire partie du plaisir quotidien du café – ce n’est pas juste un concept ou une théorie, c’est quelque chose de vivant, que l’on pratique. C’est mon but ici.

Merci beaucoup, Laurel.

Merci à vous !

La San Marco

L’art de l’espresso : Entretien avec Simone Celli au stand La San Marco

Au World of Coffee Genève 2025, les visiteurs étaient attirés par le stand élégant de La San Marco – machines épurées, structures en verre, et l’odeur enivrante d’un espresso fraîchement extrait. Parmi l’effervescence, nous avons rencontré Simone Celli, formateur barista et éducateur à l’Espresso Academy de Florence, qui portait exceptionnellement une nouvelle casquette : ambassadeur de l’une des marques italiennes les plus emblématiques de machines à espresso, La San Marco.

Nous avons eu une conversation courte mais intense avec Simone, au cœur même de la démonstration d’une machine à levier au design spectaculaire.

Bonjour Simone, ravi de vous rencontrer. Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre rôle ici ?

Enchanté également, c’est un plaisir. Je suis Simone, formateur barista italien à l’Espresso Academy de Florence. Pour cet événement, j’ai rejoint La San Marco pour présenter l’un de leurs derniers modèles. La San Marco est une marque historique située dans le nord-est de l’Italie, entre Trieste et Venise, et fabrique des machines espresso de haute qualité depuis 1920.

Quelle est la machine que vous présentez aujourd’hui ?

C’est une machine à levier manuel, dans une structure en verre qui laisse apparaître tout l’intérieur. On peut voir les chaudières, les leviers, les valves en fonctionnement en temps réel. Il s’agit d’un système multi-chaudière : trois chaudières pour l’extraction espresso, et une quatrième dédiée à la vapeur. Chaque groupe peut être réglé à une température différente, permettant de préparer différents cafés dans des conditions optimales.

Cela semble très personnalisable. À qui s’adresse cette machine ?

Elle est conçue pour les baristas experts qui cherchent une extraction parfaite. C’est une machine entièrement manuelle – sans pompe électrique. Tout fonctionne avec la force du barista, donc zéro bruit de moteur. En tirant ou relâchant le levier, on ajuste le profil de pression, visible en direct sur l’écran. C’est une expérience sensorielle et artisanale.

Cela ajoute un côté théâtral au rôle du barista. Qui est le client cible pour cette machine ?

Exactement – l’espresso devient un vrai spectacle. Les clients visés sont les coffee shops, cafés et restaurants qui recherchent à la fois qualité et présentation artistique. Cette machine ajoute une dimension narrative au rituel espresso, captant l’attention du client. C’est une œuvre d’art.

Les machines La San Marco sont-elles surtout vendues en Italie et en Europe ?

En réalité, c’est une marque mondiale. Même ici au salon, j’ai rencontré des distributeurs des États-Unis, du Canada, d’Asie, etc. Je ne fais pas partie de l’équipe commerciale – je suis barista – mais je peux vous dire que La San Marco est reconnue à l’international. C’est l’un des plus anciens fabricants italiens de machines espresso.

Que pensez-vous du salon World of Coffee jusqu’ici ?

C’est intense ! Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour explorer car je suis resté au stand. Mais hier, j’ai fait un petit tour et j’ai senti une énergie incroyable – beaucoup d’innovation, de belles rencontres. J’ai même croisé plusieurs anciens étudiants de l’Espresso Academy venus me saluer. C’est très gratifiant.

Parlez-nous un peu plus de l’Espresso Academy. Vous y enseignez à Florence ?

Oui, l’Espresso Academy est notre centre de formation au cœur de Florence. Nous proposons une large gamme de cours professionnels pour baristas, torréfacteurs, entrepreneurs et passionnés du monde entier. J’y enseigne depuis des années, et c’est toujours gratifiant de voir l’évolution de nos élèves – certains ouvrent leur propre café, d’autres rejoignent de grandes maisons de torréfaction ou deviennent formateurs à leur tour.

Nos programmes combinent théorie et pratique. Les formations principales incluent le cours de compétences barista, couvrant les techniques espresso, la mousse de lait et le latte art, mais aussi le cours de méthodes manuelles (V60, Aeropress, Chemex), un cours de gestion de coffee shop, un cours de torréfaction, des modules certifiés SCA, ainsi que des ateliers spécialisés comme l’analyse sensorielle et la formation latte art.

Nous avons remarqué que La San Marco fait maintenant partie du Groupe SEB. Cela a-t-il changé quelque chose ?

Oui, La San Marco fait désormais partie du Groupe SEB, qui possède aussi des marques comme WMF. Mais la fabrication reste la même : les machines sont toujours conçues et produites dans l’usine historique en Italie. La qualité artisanale reste intacte, même avec le soutien d’un groupe plus grand.

Merci beaucoup, Simone. On va voir la machine en action ?

Avec plaisir. Mais je vais avoir besoin de mes deux mains pour celle-là – tout est dans le muscle !

Meron Roastery

Meron: Dix ans à créer du lien, pas seulement du café

Meron est une entreprise roumaine de café de spécialité fondée en 2015, reconnue pour son engagement envers la qualité, la traçabilité et la communauté. Présente dans plusieurs pays d’Europe de l’Est, Meron source des cafés d’exception directement auprès des producteurs, les torréfie en interne et les sert dans des cafés au design soigné qui font aussi office de lieux culturels.

Leur gamme comprend des cafés uniques et expressifs comme le Brazil Guariroba Gesha (anaérobie naturel, avec des notes de citronnelle et bonbon citron), le Colombia Andres Guaca Gesha (lavé, floral et citronné), l’Ethiopia Guji Kercha (traitement naturel avec levures, aux arômes de fruits rouges et fleurs), ou encore le Panama Lamastus El Burro Gesha (anaérobie séchage lent, de Boquete). La mission de Meron dépasse le simple café : il s’agit de tisser des liens, de valoriser l’origine et d’offrir une expérience mémorable à chaque tasse.

Nous avons rencontré Bogdan Ciocian, CEO de Meron, et dégusté un excellent café filtre préparé par Stella, l’une de leurs talentueuses baristas. Elle nous a servi le Brazil Guariroba Gesha, un café délicat et complexe qui reflète l’engagement de Meron pour la qualité et l’excellence.

Bonjour Bogdan, ravi de vous rencontrer. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur Meron ?

Bien sûr. Nous avons lancé Meron exactement il y a dix ans, à l’été 2015. Ce n’était pas un projet grandiose au départ, mais il a grandi naturellement. La vision s’est affinée avec le temps, et l’équipe est devenue plus solide.

Comment a évolué votre parcours au fil de ces années ?

Bien entendu, il y a eu des changements. Le management a évolué, et nous avons établi de solides partenariats – avec Fortis, Venus, et d’autres acteurs dans l’équipement et la torréfaction de café de spécialité. Nous avons construit l’entreprise pas à pas, et nous sommes fiers du chemin parcouru.

Quels sont vos objectifs pour ce salon ?

Honnêtement, ce qui compte le plus pour nous ici, c’est la connexion avec la communauté. Si l’on regarde seulement les chiffres, ces événements ne sont pas toujours rentables – il n’y a pas tant de ventes ou de partenariats concrets conclus sur place. Mais ce qu’on y gagne est bien plus précieux : rencontrer de nouveaux producteurs, fabricants d’équipements, baristas, négociants… Passer du temps avec nos partenaires actuels. Apprendre à mieux se connaître. Et surtout, obtenir des retours sincères.

Donc c’est avant tout une question de relations humaines, pas de business immédiat ?

Exactement. Si on pense uniquement en termes de ROI, cela peut sembler inutile. Mais nous jouons sur le long terme. Être présents, écouter, partager, apprendre – c’est comme ça qu’on consolide notre position dans le monde du café de spécialité.

Merci beaucoup Bogdan. On vous souhaite encore beaucoup de succès – et de belles rencontres.

Merci à vous !

Guatemalan Coffees

Interview avec Andrés Destarac, président de l’Association nationale du café du Guatemala (Anacafé)

Le Guatemala est l’un des pays producteurs d’Arabica les plus renommés au monde, notamment pour la diversité de ses profils aromatiques. Grâce à ses sols volcaniques, ses microclimats variés et son relief montagneux, le pays offre une gamme exceptionnelle de cafés. De la complexité florale de Huehuetenango à l’élégance épicée de Cobán, en passant par la profondeur chocolatée d’Antigua, les cafés guatémaltèques sont souvent cultivés à l’ombre, récoltés à la main, et transformés avec un soin méticuleux.

Le pays cultive quasi exclusivement de l’Arabica, avec des variétés telles que Caturra, Bourbon, Typica, Maragogype et Pache, ce qui en fait une destination de choix pour les torréfacteurs spécialisés.

Nous avons rencontré Andrés Destarac, président d’Anacafé, au pavillon du Guatemala pour discuter de l’identité actuelle du café guatémaltèque, d’une nouvelle boisson innovante à base de café, et de la manière dont les producteurs se préparent aux défis de demain.

Andrés, pouvez-vous vous présenter et expliquer votre rôle ?

Enchanté. Je m’appelle Andrés Destarac, je suis producteur de café au Guatemala et j’ai l’honneur d’être président d’Anacafé, l’Association nationale du café du Guatemala. Nous représentons tous les producteurs du pays. Nous n’achetons ni ne vendons de café, notre mission est de promouvoir le café guatémaltèque et d’apporter une assistance technique aux producteurs. C’est un privilège de servir une institution qui soutient les fondements de notre économie et de notre culture.

Aujourd’hui, vous présentez une nouvelle boisson. De quoi s’agit-il ?

C’est une boisson froide innovante à base de cascara (peau du grain de café), infusée avec les arômes du café guatémaltèque. Servie avec du lait argentin, elle propose une manière légère, fraîche et ludique de consommer le café – tout en restant fidèle à son origine. Nous expérimentons de nouvelles formes de consommation pour toucher un public plus large.

Est-ce une stratégie d’image pour le café guatémaltèque ?

Oui, tout à fait. Cette boisson est le fruit d’un projet de quatre ans lancé en Argentine. Notre objectif est de créer une identité forte pour le café du Guatemala qui aille au-delà des formats traditionnels. Anacafé est une institution semi-publique – créée par la loi mais gérée uniquement par les producteurs – ce qui nous donne l’indépendance nécessaire pour innover tout en restant authentiques. Nous voulons que le monde associe le Guatemala à un café de qualité, mais aussi à une originalité et à une richesse culturelle.

Combien de producteurs sont impliqués dans cette initiative ?

Aujourd’hui, nous sommes présents avec 11 producteurs issus de différentes régions du pays. L’objectif est de mettre en valeur à la fois les grandes zones caféières reconnues et les microlots, afin de souligner la diversité du café guatémaltèque. Chaque producteur apporte un terroir, une histoire, un profil aromatique différent.

Quelles sont les caractéristiques typiques du café guatémaltèque ?

Le Guatemala offre une incroyable diversité de microclimats, d’altitudes et de sols volcaniques, qui en font un territoire idéal pour le café de spécialité. Quelques exemples :

  • Antigua, connu pour son équilibre et ses notes de chocolat, fleurs et agrumes.
  • Huehuetenango, l’une des plus hautes régions, produit des cafés à l’acidité vive, fruités et floraux.
  • Cobán, plus frais et brumeux, donne des cafés délicats, corsés, aux notes épicées, presque vineuses.
  • Plateau de Fraijanes, près du volcan Pacaya, produit des cafés puissants et bien structurés.
  • San Marcos, région plus chaude, connue pour sa floraison précoce et ses cafés vifs et floraux.


Chaque région s’exprime de manière unique, et notre système de microlots permet aux torréfacteurs comme aux consommateurs de découvrir ces spécificités.

Quelles variétés cultive-t-on au Guatemala ?

Le pays produit exclusivement de l’Arabica de haute qualité, avec des variétés comme Caturra, Catuai, Bourbon, Typica, Pache et Maragogype. Le Robusta n’est pas cultivé commercialement ici. L’Arabica pousse entre 1 300 et 2 000 mètres d’altitude, souvent à l’ombre et récolté à la main. Ces conditions permettent d’obtenir des profils complexes et nuancés.

Avec les nouvelles régulations européennes, comment se prépare le Guatemala ?

C’est un défi majeur, et nous le prenons très au sérieux. Avec le soutien de la FAO et de la Banque mondiale, nous mettons en place de nouveaux systèmes de traçabilité et de cartographie pour nous conformer aux règles européennes sur la déforestation. Anacafé aide les producteurs à cartographier leurs parcelles avec des données satellites et des outils numériques. Même les petits producteurs peuvent ainsi démontrer que leur café n’est pas lié à la déforestation. Cela permet de garantir l’accès au marché européen tout en affirmant notre leadership en agriculture durable.

Quelle est votre vision à long terme pour le café guatémaltèque ?

Notre objectif est de respecter la tradition tout en embrassant l’innovation. Nous voulons que le monde reconnaisse le Guatemala non seulement pour la qualité de son café, mais aussi pour sa créativité et son engagement en faveur de la durabilité. Que ce soit à travers un microlot complexe ou une boisson à base de cascara, nous voulons que chaque gorgée raconte l’histoire du Guatemala – de son peuple, sa terre et sa passion.

Merci beaucoup Andrés.

Merci à vous – c’est un plaisir de partager notre vision.

Delonghi

À la recherche de la perfection du barista à domicile : Double interview avec De’Longhi au World of Coffee Genève

Connue dans le monde entier pour ses machines à café élégantes et faciles à utiliser, De’Longhi est une marque italienne de référence dans les appareils électroménagers, spécialisée dans l’espresso et les machines automatiques domestiques. Au World of Coffee 2025 à Genève, la marque a marqué les esprits avec des démonstrations interactives et des nouveautés innovantes.

Nous avons rencontré deux membres clés de leur stand : Andrea Perin, formateur barista expérimenté, et David Radulovic, Product Training Manager De’Longhi Suisse. Voici ce qu’ils nous ont partagé.

Interview avec Andrea Perin – Barista trainer & expert produit

Bonjour Andrea, ravide vous rencontrer. Pourriez-vous vous présenter brièvement et nous parler un peu des machines que vous présentez aujourd’hui ?

Enchanté ! Je travaille régulièrement avec De’Longhi sur des événements. Je suis formateur barista en torréfaction, donc je connais bien les machines. Ici, nous présentons des machines automatiques et semi-automatiques.

Quels modèles exposez-vous aujourd’hui ?

Nous avons deux modèles automatiques : la PrimaDonna Aromatic, haut de gamme, avec options boissons chaudes et froides, et la Rivelia, plus accessible – environ 700.- CHF -mais qui offre tout de même un excellent café.

Qu’est-ce qui distingue les machines De’Longhi à vos yeux ?

Elles sont très faciles à nettoyer, ce qui est clé pour un usage domestique. Par exemple, le système lait est externe – donc pas de lait à l’intérieur de la machine, ce qui est plus hygiénique. Et tout est intuitif : la machine vous guide pas à pas.

J’ai aussi vu des machines semi-automatiques ?

Oui, nous présentons aussi la nouvelle Dedica Duo, qui fait espresso et vapeur de lait. Ce qui est génial, c’est qu’elle a maintenant une fonction cold brew : elle coule lentement et donne un café glacé en 5 minutes.

À qui s’adressent ces machines ?

Elles sont idéales pour un usage à domicile ou dans de petits bureaux. Elles ne sont pas prévues pour du très gros volume, mais elles peuvent facilement faire 30 à 50 cafés par jour. Et elles ont un excellent rapport qualité-prix : on peut obtenir une très bonne machine à espresso à partir de 700.- CHF.

Que pensez-vous de l’événement jusqu’à présent ?

C’est super ! On rencontre un mélange de consommateurs et de professionnels. Les gens sont curieux, dynamiques, et… bien caféinés, ça aide ! On ne vend pas directement sur le salon, mais ça donne envie d’acheter en ligne.

Interview avec David Radulovic – Product Training Manager De’Longhi Suisse

David, enchanté. Pourquoi De’Longhi participe au World of Coffee Genève ?

C’est notre première fois sur ce salon, et nous sommes ravis d’être là, surtout parce que cela se passe à Genève. Nous représentons De’Longhi Suisse, et notre objectif est de montrer la qualité de nos machines et du café qu’elles produisent. On veut faire découvrir notre gamme au plus grand nombre, à des prix accessibles.

Vous avez mentionné que De’Longhi est le leader du marché en Suisse – pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet ?

Oui, nous sommes actuellement numéro 1 en Suisse sur les machines à café domestiques – et aussi sur le plan mondial. Nos machines offrent une expérience de qualité barista sans nécessiter un gros investissement, et la qualité parle d’elle-même.

J’ai vu que vous faisiez un jeu concours ?

Oui ! Nous avons une roue de la fortune avec des cadeaux comme des mugs, et la possibilité de gagner une machine – la La Specialista Arte ou la Dedica Duo. C’est sympa, ça attire l’attention, et les gens se souviendront de nous pour les prochains événements.

Est-ce que vous participez souvent à ce type d’événements ?

De plus en plus. Pas seulement dans le café – nous avons aussi testé des salons auto, moto… L’idée est d’aller à la rencontre de publics passionnés de café dans des contextes inattendus.

Et vos impressions sur ce salon ?

C’est génial. Tant de cultures, de gens, tous connectés par le café. C’est ouvert, engageant, très social. On peut discuter avec tout le monde – ce qui n’est pas toujours le cas dans d’autres salons professionnels.

Merci beaucoup !

Merci également à vous.

Uganda Coffee

Uganda Coffee : entretien avec Kabuhgo Josinta de la Bukonzo Organic Farmers Cooperative Union

L’Ouganda est l’un des principaux producteurs de café d’Afrique, réputé pour la qualité de ses grains Arabica et Robusta. Grâce à ses sols volcaniques fertiles, ses altitudes idéales et ses précipitations abondantes, le pays offre un terroir unique qui confère à ses cafés un profil distinctif – souvent riche, corsé et aromatique. Bien que le Robusta reste une part importante des exportations, l’Ouganda est de plus en plus reconnu sur le marché du café de spécialité pour son Arabica lavé, cultivé dans les hautes terres de l’ouest et de l’est. Le secteur caféier ougandais repose également fortement sur le modèle coopératif, avec les petits producteurs au cœur de la production.

Au World of Coffee de Genève, la présence de l’Ouganda était chaleureuse, accueillante et pleine de saveurs. Sous le pavillon national, plusieurs coopératives se tenaient côte à côte – chacune racontant une histoire différente, mais toutes unies par un objectif commun : partager le café ougandais avec le monde.

Nous avons eu le plaisir d’échanger avec Kabuhgo Josinta, représentante de la Bukonzo Organic Farmers Cooperative Union, une organisation située dans l’ouest de l’Ouganda regroupant des petits producteurs bio spécialisés dans le café Arabica de haute qualité.

Pendant notre échange avec Josinta, nous avons aussi brièvement rencontré Lillian Asiimwe, responsable de l’intelligence de marché et de l’information à l’Uganda Coffee Development Authority (UCDA). Elle s’occupe de fournir des données et des analyses qui aident les producteurs à comprendre les dynamiques du marché et les tendances des consommateurs. L’UCDA joue un rôle clé dans le renforcement du secteur caféier en Ouganda – du soutien aux producteurs à la facilitation des exportations et à la promotion du café du pays à l’international.

Passons maintenant à l’interview de Kabuhgo Josinta, représentante de la Bukonzo Organic Farmers Cooperative Union.

Bonjour Josinta, ravie de vous rencontrer. Pouvez-vous nous présenter votre stand ?

Ravie également ! Il s’agit du stand national de l’Ouganda, mais il représente de nombreux producteurs différents. Je suis ici avec la Bukonzo Organic Farmers Cooperative Union, basée dans l’ouest de l’Ouganda. Nous produisons un café Arabica bio certifié commerce équitable. En tant qu’union, nous rassemblons les producteurs, collectons le café, améliorons sa qualité et sa constance, créons de la valeur ajoutée et le commercialisons comme un produit unifié.

Quels types de café produisez-vous ? Arabica, Robusta ? Torréfaction claire ou foncée ?

L’Ouganda cultive à la fois de l’Arabica et du Robusta, mais notre union se concentre exclusivement sur l’Arabica. Notre région est montagneuse et parfaitement adaptée à la culture de l’Arabica. C’est pourquoi nous mettons tous nos efforts dans sa production et transformation.

Pourquoi uniquement de l’Arabica ?

Parce que notre altitude et nos conditions climatiques sont idéales pour l’Arabica. Le climat de notre région favorise nettement sa culture. Nous souhaitons tirer le meilleur parti de ce que la nature nous offre, et l’Arabica nous donne aussi accès aux marchés de spécialité qui valorisent la qualité et la traçabilité.

Quel était votre objectif en venant au World of Coffee à Genève ?

L’objectif principal était de gagner en visibilité et de créer du lien. D’abord, je voulais retrouver nos acheteurs actuels et leur montrer que nous sommes toujours actifs, en croissance, et engagés pour la qualité. Ensuite, établir de nouvelles relations. En Ouganda, nous n’avons pas une forte base d’acheteurs locaux – nous croyons que les vraies opportunités se trouvent à l’étranger, notamment en Europe et aux États-Unis.

Quand êtes-vous arrivée, et comment s’est passée l’expérience jusqu’à présent ?

Je suis arrivée hier matin et je suis venue directement à l’exposition. C’est très positif. J’ai rencontré plusieurs nouveaux acheteurs – certains d’Europe, d’autres des États-Unis. Beaucoup se sont intéressés à nos échantillons et ont apprécié notre histoire. C’est bon signe : nos efforts pour être ici commencent déjà à porter leurs fruits.

Combien de producteurs sont représentés sur ce stand ougandais ?

Plusieurs coopératives et organisations sont représentées ici. C’est un effort commun pour promouvoir le café ougandais dans son ensemble. Nous venons de différentes unions, mais nous travaillons ensemble pour offrir une visibilité à l’Ouganda sur la scène internationale.

Merci beaucoup, et pouvons-nous goûter votre café ?

Bien sûr ! Venez déguster l’un de nos cafés. Merci à vous.

Pourquoi c’est important

L’histoire de la Bukonzo Organic Farmers Cooperative Union nous rappelle que le café est bien plus qu’un produit – c’est un parcours collectif. Des pentes de l’ouest de l’Ouganda aux bars à café de Genève, chaque tasse résulte d’un travail acharné, d’un engagement pour la durabilité, et de l’espoir de créer des ponts entre producteurs et consommateurs du monde entier.

Bottoni Impianti

L’art italien de la torréfaction : entretien avec Irene Bottoni

Réputée pour son ingénierie de précision et son sens du savoir-faire, Bottoni Impianti est une entreprise italienne spécialisée dans la fabrication de machines à torréfier le café à usage professionnel. Forte de plus de 20 ans d’expérience, l’entreprise s’est taillée une réputation pour ses torréfacteurs robustes, personnalisables et entièrement automatiques, destinés aux petits et moyens producteurs de café à travers l’Europe et au-delà. Lors du World of Coffee à Genève, nous avons eu la chance de discuter avec Irene Bottoni, membre de la famille fondatrice, à propos de la philosophie de l’entreprise, de son innovation et de ses ambitions.

Bonjour Irene, ravie de vous rencontrer. Vous travaillez chez Bottoni Impianti – pouvez-vous nous parler un peu de l’entreprise et de la machine que vous présentez ici ?

Ravie également. Oui, je travaille avec Bottoni. Nous avons plus de 20 ans d’expérience dans la fabrication de machines à torréfier. Ce qui nous distingue, c’est notre accent sur l’innovation et l’automatisation. Nous avons développé une machine performante et totalement automatique, tout en offrant un contrôle complet à l’utilisateur. Elle est conçue pour être différente des autres sur le marché – plus flexible, plus intuitive.

Quels sont vos objectifs ici au salon World of Coffee ?

Nous cherchons à nous développer sur de nouveaux marchés. Nous sommes déjà bien implantés en Espagne et aux Pays-Bas, mais nous voulons nous étendre à travers l’Europe et au-delà. C’est toujours un plaisir de rencontrer de nouveaux torréfacteurs et de leur montrer comment nos machines peuvent soutenir leur activité.

Quel type de clients travaille généralement avec vous ? Petits torréfacteurs ou industriels ?

Les deux ! Nous travaillons avec des entreprises petites et moyennes. Souvent, elles commencent avec une de nos machines – puis elles grandissent. Elles en achètent une, puis reviennent pour une deuxième, puis une troisième. C’est très gratifiant de grandir avec nos clients.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre gamme de machines à torréfier ?

Bien sûr. Nos torréfacteurs couvrent une large gamme – 15 kg, 30 kg, 60 kg, 120 kg, jusqu’à 140 kg de capacité. Selon vos besoins de production, nous avons la solution adaptée. Nous proposons aussi des options personnalisées et modulables.

Qu’en est-il de la technologie intégrée à vos machines ?

Nous avons développé notre propre logiciel propriétaire pour gérer la torréfaction, mais nos machines sont aussi compatibles avec Artisan et Cropster – ce qui est essentiel pour les torréfacteurs de café de spécialité qui veulent suivre et analyser leurs profils. Le logiciel est très complet et intuitif. Il permet de contrôler chaque étape : puissance, température, durée.

Notre système vous permet de contrôler la torréfaction via la puissance, le temps ou la température. Nous avons intégré des capteurs pour suivre les variations en temps réel et garantir une constance de lot en lot.

Vous pouvez ajuster la chaleur selon les besoins. C’est un peu comme piloter un avion : on augmente ou diminue la puissance en fonction des phases de torréfaction. C’est un système dynamique, pas figé.

Nos machines sont pensées pour accompagner les torréfacteurs dans l’expression du meilleur de leur café.

Combien coûtent vos machines ?

Nos machines démarrent autour de 50 000 €, selon la configuration et les fonctionnalités. Pour ce qu’elles offrent – qualité de fabrication, automatisation, flexibilité – c’est un excellent rapport qualité/prix. Beaucoup de nos clients considèrent cela comme un investissement stratégique dans leur activité.

Comment se passe le salon pour vous jusqu’à maintenant ?

Très bien. Aujourd’hui, nous avons eu beaucoup de contacts intéressants. Et c’est toujours agréable de voir les visiteurs interagir avec nos machines, poser des questions, et apprécier le savoir-faire derrière chaque détail.

Merci beaucoup, Irene, pour cet échange.

Merci à vous, ce fut un plaisir.

GrainPro

Une protection durable pour le café de spécialité : entretien avec Daniela Ponce de Leon, Responsable Marketing chez GrainPro.

Le café de spécialité est un produit fragile, sensible à l’humidité, aux variations de température, aux nuisibles et à la contamination. Pour garantir sa qualité à l’arrivée, il doit être stocké et transporté dans des conditions optimales. C’est là qu’intervient GrainPro.

GrainPro est une entreprise internationale qui propose des solutions post-récolte innovantes, dont son produit phare, le GrainPro® Container Liner – une doublure hermétique qui se place à l’intérieur des conteneurs standards pour protéger le café de l’humidité et des contaminants externes durant le transport longue distance. Cette solution est cruciale pour les exportateurs soucieux de préserver la qualité dans les chaînes d’approvisionnement internationales.

Outre les doublures de conteneurs, GrainPro développe une gamme complète de technologies d’emballage et de stockage hermétiques, sans produits chimiques, qui préservent la fraîcheur des produits agricoles secs – notamment le café, le cacao et les céréales. Fondée aux Philippines, l’entreprise est aujourd’hui présente dans le monde entier, avec une empreinte croissante en Amérique latine.

Nous avons rencontré Daniela Ponce de Leon, responsable marketing chez GrainPro Mexique, pour en savoir plus sur les solutions et l’impact de l’entreprise.

Bonjour Daniela !

Bonjour !

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre entreprise ?

Bien sûr. Je m’appelle Daniela, je représente GrainPro Mexique. Notre entreprise fournit des solutions de stockage et de transport post-récolte qui aident à préserver la qualité des produits agricoles – en particulier le café et d’autres cultures de spécialité. Nous travaillons principalement avec des producteurs de café, mais aussi dans les secteurs des céréales, légumineuses, épices, cacao, etc.

Qu’est-ce qui rend vos solutions uniques pour les producteurs de café ?

Nous utilisons une technologie hermétique, c’est-à-dire un stockage étanche à l’oxygène et à l’humidité. Cela permet de garder le café frais, de le protéger des moisissures et des insectes, tout en préservant ses qualités sensorielles, et sans recours à des produits chimiques ou à la fumigation. C’est un grand avantage pour le café de spécialité, où la qualité est primordiale.

Avez-vous différents types ou formats d’emballages ?

Oui, bien sûr ! Nous proposons plusieurs types et tailles selon les besoins. Par exemple, nous avons des doublures qui s’insèrent dans des sacs en jute traditionnels, comme le GrainPro Cocoon, le Hermetic Bag, ou le TranSafeliner. Nous proposons également des doublures pour conteneurs entiers, pour les envois en vrac. Cela peut être des sacs de 60 kg ou une solution conteneur complète – cela dépend du volume et de la stratégie du producteur ou de l’exportateur.

Quel type de clients utilisez-vous généralement ?

Surtout des producteurs, coopératives et exportateurs du secteur du café de spécialité. Ils sont très attentifs à la qualité et à la durabilité, donc ils recherchent des moyens de protéger leur café pendant le stockage et le transport – surtout à l’export. Notre technologie leur offre plus de sérénité et de meilleurs résultats dans la tasse.

Comment trouvez-vous le salon World of Coffee cette année ?

C’est fantastique ! Nous avons eu de très belles discussions avec des torréfacteurs, producteurs et négociants du monde entier. Tout le monde est très engagé autour de la qualité et de la durabilité – exactement notre mission.

Merci beaucoup, Daniela !

Merci à vous !

LIGRE

Interview avec Alina Cajic, Customer Service Manager, LIGRE GmbH & Co KG

Parmi les nombreuses machines à espresso au design soigné présentées au World of Coffee Genève 2025, peu ont attiré autant l’attention que LIGRE. Avec son architecture épurée, son interface intuitive et son savoir-faire autrichien, cette machine incarne une double philosophie : simplicité d’utilisation pour l’utilisateur quotidien, et contrôle poussé pour les amateurs d’espresso. Sur leur stand, nous avons rencontré Alina Cajic, Responsable Service Client chez LIGRE GmbH & Co KG, pour parler des caractéristiques uniques de la machine, des racines autrichiennes de la marque, et de leur approche alliant élégance et technicité.

Alina, pouvez-vous nous parler un peu de LIGRE et de ce qui distingue vos machines ?

LIGRE est une jeune entreprise autrichienne basée à Niederndorf, près de Kufstein. Toutes nos machines sont conçues et assemblées là-bas, et nous collaborons avec des partenaires en Allemagne pour des pièces clés comme les façades en aluminium, fabriquées à Wasserburg. Toute la structure est en métal – aucun plastique. Notre philosophie est d’offrir une qualité sans compromis, tant au niveau des matériaux que des performances.

Ce qui rend nos machines spéciales, c’est le mode double : Easy Mode et Nerd Mode. En Easy Mode, la machine fait tout pour vous – elle dose et extrait selon une recette préenregistrée. Mais si vous voulez tout contrôler, le Nerd Mode vous permet d’ajuster chaque paramètre : grammes, durée, pression, température de l’eau. C’est pareil pour notre moulin – vous pouvez doser au temps ou au poids, selon le niveau de précision recherché.

C’est un concept unique. Pouvez-vous nous montrer comment cela fonctionne en pratique ?

Bien sûr ! Quand vous insérez le porte-filtre et appuyez sur un bouton, la machine extrait exactement la quantité que vous avez réglée – par exemple, 40 grammes pour un double espresso. Mais si vous appuyez longuement sur les deux cercles, vous entrez en Nerd Mode. Là, vous pouvez suivre tous les paramètres – temps d’extraction, pression, débit. Vous démarrez et arrêtez le shot manuellement, comme dans un café de spécialité.

À qui cette machine est-elle destinée ? Aux particuliers ou aux professionnels ?

Environ 95 % de nos clients sont des particuliers – des personnes qui veulent un espresso de qualité café chez eux. Mais nous travaillons aussi avec des hôtels de charme et des restaurants. Nos machines ne nécessitent pas de raccordement direct à l’eau, ce qui les rend très flexibles. Elles fonctionnent avec un réservoir interne de 1,6 litre. Donc en réalité, nous visons toute personne qui aime le café et apprécie le beau design.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le design et les prix ?

Nous proposons actuellement deux modèles. La version argentée est à 3 900 € avec le moulin à 1 100 €. La version noire, entièrement en aluminium avec un traitement de surface plus poussé, est à 4 300 €, le moulin à 1 300 €. L’ensemble complet tourne donc autour de 5 000 €. La seule différence entre les deux est la finition – les fonctionnalités sont identiques.

La machine permet-elle de faire mousser le lait et d’autres boissons également ?

Oui, nous l’avons conçue pour être polyvalente. Vous pouvez faire mousser le lait manuellement en Nerd Mode ou automatiquement en Easy Mode. Il y a même un capteur de température qui indique si le lait est trop chaud pour la mousse. Vous pouvez choisir la texture selon la boisson : lait chaud, mousse cappuccino, mousse latte macchiato – tout est programmable. Il y a aussi une fonction eau chaude pour le thé ou les Americanos, avec volume réglable en millilitres.

Et en ce qui concerne le nettoyage et la maintenance ?

Très simple. Nous avons intégré des programmes pour le détartrage, le nettoyage du groupe d’infusion et l’hygiène de la buse vapeur. Vous pouvez aussi consulter toutes les statistiques d’utilisation – nombre de cafés extraits, fréquence de moussage du lait, consommation d’eau, etc. La machine dispose d’un mode éco, de minuteurs programmables, et d’une personnalisation complète de la température et du débit.

Avez-vous exploré des fonctions connectées ou basées sur l’intelligence artificielle ?

Pas encore. Nous nous concentrons sur une expérience tactile et intuitive pour créer un excellent café. Peut-être qu’un jour nous explorerons des fonctionnalités connectées, mais pour l’instant, nous croyons à l’intelligence physique – c’est ce qui rend le café personnel.

Quelle est la vision à long terme de LIGRE ?

Offrir un produit à la fois accessible et professionnel. Nous voulons combler le fossé entre le buveur occasionnel et le passionné de café. Que vous souhaitiez simplement un espresso matinal ou expérimenter comme un barista, LIGRE vous permet de faire les deux – avec style.

Merci beaucoup, Alina

Merci à vous également !

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